Articles de blog

Restez informé des dernières nouvelles, mises à jour et informations du Beef Cattle Research Council.

Vaches de grande taille et grandes questions 🎙️

CLIQUEZ SUR LE BOUTON « PLAY Â» POUR ÉCOUTER CET ÉPISODE (article offert en anglais seulement):

Écoutez d’autres Ă©pisodes sur BeefResearch.caSpotifyApple PodcastsAmazon Music ou Podbean.

La chronique du mois d’aoĂ»t expliquait comment la sĂ©lection gĂ©nĂ©tique pour le taux de croissance et le mĂ©rite de la carcasse a permis d’obtenir des carcasses plus lourdes avec de meilleures notes de persillage. Les nouveaux gènes arrivent chez les engraisseurs et les conditionneurs par l’intermĂ©diaire des taureaux que les producteurs vache-veau achètent aux producteurs de semences. Ces nouveaux gènes laissent Ă©galement des empreintes sur le troupeau de vaches au fur et Ă  mesure de leur passage. Si vous conservez vos propres gĂ©nisses de remplacement, 87,5 % de la gĂ©nĂ©tique de votre troupeau de vaches provient des trois dernières « gĂ©nĂ©rations » de taureaux de troupeau que vous avez introduits.

changes in Canadian cow carcass weights over time

Les mĂŞmes gènes qui permettent aux bovins d’engraissement de grandir plus vite et plus gros transforment Ă©galement les gĂ©nisses de remplacement en vaches plus grosses. Les donnĂ©es Canfax montrent que le poids des carcasses des vaches a augmentĂ© de 4,3 livres par an depuis 1960. Après correction pour le pourcentage de rendement (50,75 %), cela Ă©quivaut approximativement Ă  des poids vifs de 945 livres en 1960 et de 1 450 livres aujourd’hui. Il s’agit d’une augmentation de 53 %. Les tendances gĂ©nĂ©tiques des associations de race canadiennes pour le poids adulte pointent dans la mĂŞme direction, ce qui confirme que le changement gĂ©nĂ©tique y contribue. 

Vous n’avez peut-ĂŞtre pas remarquĂ© que vos propres vaches engraissaient progressivement, Ă  moins que vous ne mesuriez et ne suiviez le poids des vaches, ou que vous ne remarquiez que le montant du chèque des vaches de rĂ©forme, mais pas les poids Ă  la vente. Mais il y a de fortes chances que vos vaches aient Ă©galement engraissĂ©.

La grande question est : les vaches de grande taille sont-elles un problème ?

Certains avancent que les vaches de petite taille sont plus efficaces. Elles ont besoin de moins d’aliments pour animaux (le mĂŞme nombre d’acres peut donc ĂŞtre utilisĂ© pour faire paĂ®tre plus de vaches) et sèvrent des veaux dont le poids reprĂ©sente un pourcentage plus Ă©levĂ© de leur poids corporel. Ă€ l’inverse, les vaches de grande taille ont besoin de plus d’aliments pour animaux et de plus grands pâturages, et elles sèvrent des veaux qui sont plus petits par rapport Ă  leur taille. Examinons chacun de ces aspects tour Ă  tour.

Trends in mature cow weight over time by breed

Exigences en matière d’alimentation : Les vaches plus grosses ont certainement besoin de plus de carburant pour maintenir leur poids et leur Ă©tat corporel que les vaches plus petites. Mais il ne s’agit pas d’une augmentation de 1:1. Ă€ poids Ă©gal, les animaux plus gros ont proportionnellement besoin de moins d’Ă©nergie pour se maintenir que les animaux plus petits. Ainsi, si les vaches d’aujourd’hui pèsent 53 % de plus que le modèle de 1960, elles n’ont besoin que de 38 % d’Ă©nergie alimentaire en plus. Au bout du compte, les mĂŞmes ressources alimentaires et foncières qui permettaient d’Ă©lever 100 vaches en 1960 pourraient permettre d’Ă©lever environ 73 vaches aujourd’hui. Mais l’unitĂ© animale-mois (UAM) utilisĂ©e pour dĂ©terminer les taux de chargement des pâturages et la capacitĂ© de charge est toujours basĂ©e sur un animal de 1 000 livres. Si vos vaches ont grossi, mais que vous continuez Ă  en nourrir le mĂŞme nombre par acre, elles risquent de souffrir d’un dĂ©ficit nutritionnel, d’ĂŞtre incapables de maintenir leur Ă©tat corporel, de se reproduire plus tard ou de ne pas se reproduire du tout, et d’abandonner le troupeau plus tĂ´t.

Poids au sevrage : Les vaches plus grosses Ă©lèvent des veaux plus gros, mais une augmentation de 50 % du poids des vaches ne signifie pas une augmentation de 50 % du poids au sevrage. Si vous aviez encore des vaches de 945 lb qui sevraient des veaux de 410 lb (43 % du poids de la vache) vendus Ă  4,60 $/lb aux prix d’aujourd’hui, leur rĂ©colte de veaux gĂ©nĂ©rerait 8 000 $ de plus de revenus que 73 vaches plus grosses sevrant des veaux de 630 lb (Ă©galement 43 %) vendus Ă 

3,90 $/lb. Les vaches plus grosses auraient besoin de sevrer des veaux de 660 livres (46 % du poids de la vache) pour obtenir le même revenu brut que les vaches plus petites. Mais si la génétique, une saison de vêlage tardive ou de mauvaises conditions de pâturage faisaient que les 73 grosses vaches ne sevraient que des veaux de 477 livres (33 % du poids de la vache), elles pourraient rapporter 25 000 dollars de moins que les 100 vaches plus petites.

Les petites vaches sont-elles meilleures ?  Les vaches qui sèvrent un pourcentage Ă©levĂ© de leur poids corporel ne sont pas nĂ©cessairement plus efficaces. Elles traient probablement beaucoup. Cela augmente considĂ©rablement leurs besoins alimentaires et rend plus difficile le maintien de leur Ă©tat corporel, le maintien d’un intervalle de vĂŞlage de 365 jours (ou la reproduction) et le fait de rester dans le troupeau suffisamment longtemps pour amortir leurs coĂ»ts de dĂ©veloppement.

Les vaches plus petites d’hier ne garantissaient pas non plus le succès reproductif. Eugene Janzen a Ă©tudiĂ© cette question dans 166 troupeaux Ă  travers l’ouest du Canada Ă  l’automne 1975 (Some observations on reproductive performance in beef cattle in Western Canada; PMC1789442). Les taux de gestation Ă©taient en moyenne de 86 % et pouvaient se situer entre moins de 60 % et plus de 95 %. Dans une Ă©tude plus restreinte portant sur 15 troupeaux autour de Vegreville, Alberta, l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, Eugene a trouvĂ© des taux de gestation de 70% en moyenne (Reproductive performance of beef cattle in northeastern AlbertaPMC1697146). Les troupeaux affichant des taux de gestation de 81 Ă  92 % avaient une bien meilleure gestion nutritionnelle que les troupeaux affichant des taux de gestation de 38 Ă  66 %.

La gestion des pâturages et des aliments pour animaux doit rĂ©pondre aux besoins nutritionnels des vaches, quelle que soit leur taille. La plus rĂ©cente enquĂŞte canadienne vache-veau indique que les taux de gestation Ă©taient en moyenne de 92,2 % en Alberta (92,6 % Ă  l’Ă©chelle nationale) Ă  l’automne 2022, ce qui suggère que la gestion suit le rythme des exigences nutritionnelles des vaches plus grosses d’aujourd’hui.

Charolais cows eating hay

Bilan

Les vaches de grande taille ne sont pas nĂ©cessairement mauvaises, mais elles ne conviennent pas Ă  tout le monde. Si vos vaches sèvrent des veaux sains et de bonne taille, qu’elles maintiennent un intervalle de vĂŞlage de 365 jours et qu’elles restent dans le troupeau suffisamment longtemps pour ĂŞtre rentables, elles sont probablement de la bonne taille pour votre exploitation. Si elles reviennent ouvertes avant d’ĂŞtre rentabilisĂ©es, il se peut qu’elles soient trop grosses pour les ressources et le style de gestion de votre exploitation.

Qu’est-ce que cela signifie… pour vous ?

L’identification de la vache idĂ©ale pour votre exploitation—et les dĂ©cisions d’achat de taureaux qui vous aideront Ă  l’atteindre ou Ă  la maintenir—commence par de bons dossiers. De bons dossiers sont la clĂ© d’une bonne gestion et de bonnes dĂ©cisions de rĂ©forme. L’achat de taureaux peut ĂŞtre compliquĂ©. Tous les chiffres, les EPD, les ratios et les indices conduisent certains producteurs Ă  jeter les bras en l’air et Ă  se fier Ă  leurs yeux. L’apparence (gabarit, capacitĂ©, conformation, pis) est importante, mais elle ne rĂ©vèle pas tout ce qu’il y a de bon Ă  savoir—les vaches portent leurs gènes d’efficacitĂ© Ă  l’intĂ©rieur. Le BCRC a dĂ©veloppĂ© un cours sur la tenue des dossiers gĂ©nĂ©tiques qui peut aider Ă  simplifier et Ă  dĂ©mystifier le processus. Pour en savoir plus, consultez le site  BeefResearch.ca.

Le Beef Cattle Research Council est une organisation industrielle Ă  but non lucratif financĂ©e par le PrĂ©lèvement canadien sur les bovins de boucherie. Le BCRC s’associe Ă  Agriculture et Agroalimentaire Canada, aux groupes provinciaux de l’industrie du bĹ“uf et aux gouvernements pour faire progresser le transfert de recherche et de technologie Ă  l’appui de la vision de l’industrie canadienne du bĹ“uf, qui est d’ĂŞtre reconnue comme un fournisseur privilĂ©giĂ© de bĹ“uf, de bovins et de gĂ©nĂ©tique sains et de haute qualitĂ©. Pour en savoir plus sur le BCRC, consultez le site  www.beefresearch.ca.

Click here to subscribe to the BCRC Blog and receive email notifications when new content is posted.

The sharing or reprinting of BCRC Blog articles is typically welcome and encouraged, however this article requires permission of the original publisher.

We welcome your questions, comments and suggestions. Contact us directly or generate public discussion by posting your thoughts below.


Laisser un CommentaireReply

SOUMETTRE