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L'utilisation responsable d'antibiotiques dans les exploitations vache-veau canadiennes 🎙️

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Cet article rédigé par Reynold Bergen, directeur scientifique du BCRC, a été publié à l’origine dans le numéro de février 2025 du magazine Canadian Cattlemen et est reproduit sur BeefResearch.ca avec la permission de l’éditeur.

female beef producer prepares to tag and treat newborn calf

En 2018, la vente libre a pris fin pour les quelques antibiotiques (comme la tétracycline) qui étaient encore disponibles dans les magasins de fournitures agricoles au Canada. La nouvelle exigence d’une « relation vétérinaire-client-patient » (RVCP) avant que tous les antibiotiques puissent être prescrits ou vendus a été conçue pour garantir que les bons antibiotiques sont utilisés chez les bons animaux, à la bonne dose, au bon moment.

Dre Cheryl Waldner et ses collègues du Western College of Veterinary Medicine ont étudié les premiers effets de ces changements (« Antimicrobial Use in Canadian Cow–Calf Herds », doi.org/10.3390/vetsci10050366, et « Producer attitudes regarding antimicrobial use and resistance in Canadian cow-calf herds », PMC10581348).

Ce qu’ils ont fait

Ils ont interrogé 168 producteurs canadiens du Réseau canadien de surveillance vache-veau en 2020 (un an après l’entrée en vigueur de la modification réglementaire). Les participants ont été interrogés sur les antibiotiques qu’ils utilisaient pour traiter les différentes catégories de bovins et sur l’impact des modifications réglementaires sur leur exploitation. 146 producteurs ont répondu, dont 67 % de l’Ouest du Canada et 33 % de l’Est. Étant donné que certains producteurs de l’Ouest avaient également participé au Réseau de surveillance des vaches et des veaux de l’Ouest canadien, l’utilisation des antibiotiques a pu être comparée dans le temps.

Ce qu’ils ont appris

Presque tous les éleveurs de vaches-veaux utilisent des antibiotiques, mais pas souvent. Au niveau national, 95 % des producteurs ont utilisé des antibiotiques pour les vaches et les veaux. Mais seulement 9 % des producteurs ont traité plus de 5 % des vaches et seulement 12 % des producteurs ont traité plus de 5 % de leurs veaux.

Les antibiotiques ont été principalement utilisés pour traiter les boiteries chez les vaches (83 % des producteurs), la diarrhée chez les veaux nouveau-nés (67 % des producteurs) et la grippe bovine chez les veaux pré-sevrés (78 % des producteurs). Mais n’oubliez pas que très peu de producteurs ont traité plus de 5 % des animaux, quelle que soit la maladie. Les taux de traitement globaux pour les trois maladies dans l’Ouest canadien étaient les mêmes en 2020 qu’en 2014, bien que moins de producteurs aient traité plus de 5 % de leurs veaux pour la grippe bovine en 2020 (17 %) qu’en 2014 (29 %).

La plupart des producteurs (77 %) ont déclaré que l’accès aux antibiotiques n’avait pas changé, 21 % ont déclaré que les antibiotiques étaient moins accessibles et 2 % ont déclaré qu’ils étaient devenus plus accessibles. La plupart (63 %) n’ont signalé aucun changement dans le coût des antibiotiques ; quelques-uns (2 %) ont déclaré que le coût des antibiotiques avait baissé, et 35 % ont déclaré que les prix avaient augmenté. Ceux qui estimaient que les antibiotiques étaient devenus plus chers étaient également ceux qui traitaient plus de 5 % de leurs veaux avant le sevrage.

La plupart des producteurs (95 %) ont déclaré que leurs pratiques d’utilisation des antibiotiques n’avaient pas changé depuis la modification de la réglementation. Quelques-uns (4 %) ont déclaré qu’ils en utilisaient moins, et seulement 1 % ont indiqué qu’ils en utilisaient plus. Presque tous les producteurs (99 %) ont déclaré que le vétérinaire était leur principale source d’information concernant les antibiotiques et leur utilisation appropriée (88 %).

Ce qui a changé, c’est l’utilisation des macrolides. Les antibiotiques macrolides injectables utilisés par les éleveurs vaches-veaux comprennent Micotil (et ses équivalents génériques Hymatil et Tilcomed), Draxxin (et ses équivalents génériques Increxxa, Lydaxx, Macrosyn, Rexxolide, Tulaven, Tulinovet, Tulissin), Zactran et Zuprevo. Ces antibiotiques sont également largement utilisés pour prévenir et traiter la grippe bovine dans les parcs d’engraissement. Ces antibiotiques ont toujours été délivrés uniquement sur ordonnance ; ils n’ont jamais été en vente libre. En 2020, 55 % des éleveurs-naisseurs canadiens interrogés ont déclaré utiliser des macrolides. Dans l’Ouest, la proportion de producteurs utilisant des macrolides est passée de 44 % (2014) à 61 % (2020), principalement pour traiter la boiterie chez les vaches et la grippe bovine chez les veaux avant le sevrage.

Bien que davantage de producteurs canadiens de vaches-veaux aient utilisé des macrolides en 2020, les tétracyclines étaient toujours utilisées par davantage de producteurs (58 %) que les macrolides (21 %) pour traiter les vaches boiteuses. 60 % des producteurs ont utilisé le florfénicol (Fenicyl, Florkem, Nuflor, Resflor, Zeleris) pour traiter la grippe bovine chez les veaux avant le sevrage, contre 33 % qui ont utilisé des macrolides.

protocol for remote drug delivery for cattle

Les macrolides sont devenus plus populaires pour plusieurs raisons. L’obligation d’obtenir des antibiotiques auprès d’un vétérinaire signifie que les producteurs reçoivent des conseils avisés sur le produit le plus approprié dans une situation donnée. La prolifération récente des antibiotiques macrolides génériques les a rendus beaucoup plus abordables et rentables. Enfin, les macrolides nécessitent généralement une dose plus faible et conviennent mieux aux fusils à injection, aux arbalètes et aux perches-seringues. En cas d’échec du traitement antibiotique initial, les producteurs étaient plus enclins à consulter leur vétérinaire qu’à essayer un autre antibiotique pour la diarrhée (74% contre 71%) et la grippe bovine (68% contre 46%). Mais ils étaient plus enclins à essayer un autre antibiotique (53%) qu’à appeler le vétérinaire (49%) en cas d’échec du traitement initial de la boiterie.

En bref

Une once de prévention vaut toujours mieux qu’une livre de remède. Une bonne alimentation et un programme de vaccination approprié ne permettront pas de prévenir complètement toutes les maladies, mais ils réduiront le nombre d’animaux qui ont besoin d’antibiotiques.

Qu’est-ce que cela signifie… pour vous ?

Passez en revue le programme de vaccination de votre troupeau avec votre vétérinaire. De nouveaux vaccins oraux et intranasaux peuvent être administrés à la naissance pour aider à protéger contre la diarrhée et la grippe bovine (la grippe bovine nécessite toujours un rappel au moment du traitement de printemps). Il n’existe pas de vaccin efficace pour toutes les formes de boiterie, mais le piétin répond bien au traitement antibiotique. Si le premier traitement contre les boiteries ne fonctionne pas, ne faites pas juste changer d’antibiotique. Cela reviendrait à gaspiller de l’argent et la cause n’est pas toujours infectieuse. Tirez parti de votre RVCP. Demandez à votre vétérinaire à quoi vous avez affaire et comment le traiter efficacement.

Le Beef Cattle Research Council est une organisation à but non lucratif financée par le prélèvement national sur les bovins de boucherie. Le BCRC s’associe à Agriculture et Agroalimentaire Canada, aux groupes provinciaux de l’industrie du bœuf et aux gouvernements pour faire progresser la recherche et le transfert de technologie à l’appui de la vision de l’Industrie canadienne du bœuf, qui est d’être reconnue comme un fournisseur privilégié de bœuf, de bovins et de génétique sains et de haute qualité. Pour en savoir plus sur le BCRC, consultez le site www.beefresearch.ca.

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